Cuba, potentialités et attractivité économiques

Cette étude a été réalisée en collaboration avec Luis Alejandro Avila Gomez, chercheur en géopolitique, diplômé de l’Université Centrale du Venezuela et spécialiste du continent latino-américain. 

 

Alors que Cuba prévoit de faciliter les investissements directs étrangers (IDE), l’île a créé récemment une zone spéciale de développement (ZED) à Mariel, dans la province d’Artemisa. En somme, une zone franche de 465 Km² située 45 km à l’ouest du principal centre économico-commercial du pays, La Havane.

Dans cette zone, les activités économiques sont différenciées du reste du territoire par l’exemption  du règlement des droits de douane, des contributions au développement local, ainsi que des tributs pour l’utilisation de la force de travail local. Quant aux profits, les investisseurs sont également exempts de toute charge tributaire pendant dix ans, puis taxés à 12%. Dans le domaine des ventes de biens et de services, le poids fiscal ne s’élève qu’à 1% après une première année de grâce. Enfin, la sécurité sociale est le seul point où le régime tributaire n’est pas différencié, il reste homogène sur l’ensemble du territoire cubain.

La zone franche de Mariel garantit également aux acteurs économiques étrangers qui s’y installent des conditions optimales pour la mobilité et les échanges grâce à un système ferroviaire, un aéroport international et un port en eaux profondes capable d’accueillir des porte-conteneurs, à un moment où  les travaux d’élargissement du canal de Panama arrivent à leur fin, en mai prochain.Dans une volonté de moderniser et adapter son économie, l’actuel gouvernement cubain lance donc une série d’initiatives pour attirer les investissements, grâce notamment à un régime fiscal particulièrement attractif. En outre, l’île offre d’importants atouts (main d’œuvre compétitive, marché local de onze millions d’habitants, un secteur touristique en plein essor) ainsi qu’un positionnement stratégique sur l’ensemble du bassin caribéen.

 

Comprendre les atouts des territoires cubains en cartes

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En moyenne, l’écart des niveaux de salaire entre les provinces cubaines est assez faible : 530 pesos (20 dollars) pour le plus faible, et 645 pesos (24 dollars) pour le plus élevé. Étonnamment, ce n’est pas à La Havane, le poumon économique de l’île, que le salaire moyen est le plus élevé, mais à Granma.

De même, dans les régions d’Artemisa et de Guantanamo, qui abritent d’importantes infrastructures économiques (port, aéroport, zone franche), les salaires moyens sont les plus bas. Toutefois, cela ne crée pas de conséquence sur le volume des ventes de marchandises. La Havane culmine en tête avec plus de 250 millions de dollars de vente, en raison d’une importante démographie (plus de deux millions d’habitants) quand les autres provinces ne dépassent pas les 100 millions.

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L’activité économique de Cuba se concentre dans la province de la Havane : sur les quelques 10 000 entités économiques recensées en 2014 (entreprises privées et publiques, banques ou encore collectivités), près du quart y sont implantées. Le reste se répartit de manière assez homogène sur le territoire (entre 1 et 10% selon les provinces).

De même, le volume des investissements de l’État dans les différents secteurs économiques des provinces est nettement supérieur à La Havane (88,7 millions de dollars) que dans le reste du pays (tous inférieurs à 15 millions).