Découvrir la Suède en 3 cartes

Ce dossier cartographique a été réalisé en collaboration avec Teva Meyer, doctorant à l’Institut Français de Géopolitique et enseignant à l’Université de Haute-Alsace, spécialiste des questions nucléaires et de la Suède.

Dans ce dossier cartographique consacré à la Suède, nous vous proposons de comprendre quelques grandes dynamiques de la Suède.  Pour commencer, il s’agit de prendre conscience des très fortes disparités démographiques du territoire suédois existantes entre le Nord et le Sud du pays.

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Cette situation n’est pas sans conséquence sur le marché de l’immobilier. En effet, le marché de location en Suède est dominé par le secteur public et en particulier par les régies municipales. L’achat d’un logement dans le but de le louer est tant limité par des normes sociales que par la législation suédoise. La régulation des loyers, pilier du Folkhemmet, un concept politique et socle de l’État providence suédois, est accusée d’avoir découragé le développement de projets immobiliers. Dans cette situation, la construction de nouveaux logements ne suit pas l’évolution de la population.

Le nombre d’appartements disponibles est bien inférieur à la demande, en particulier dans les villes universitaires ainsi que dans les agglomérations du sud du pays qui concentrent les migrations nationales et internationales. Près de 300 000 jeunes adultes suédois entre 20 et 27 ans n’ont pas accès à un logement.

Beaucoup d’entre eux sont obligés de se tourner vers des sous-locations plus onéreuses et instables. Les listes d’attentes auprès des régies municipales pour accéder au marché public s’étirent plus que de raison. À Stockholm, qui compte 790 000 habitants, 470 000 personnes sont inscrites sur les listes d’attentes et le temps d’attente moyen pour obtenir un appartement atteint les 20 ans dans la capitale.

 

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En outre, les dynamiques démographiques et donc la situation sur le marché de l’immobilier s’expliquent aussi, en partie, par l’histoire migratoire du pays. Le père du footballeur star Zlatan Ibrahimović a émigré en Suède depuis la Bosnie en 1970 tandis que 10 % des habitants du Minnesota ont un ancêtre suédois. La Suède a été une terre importante d’émigration jusqu’à la Seconde Guerre mondiale partant majoritairement vers l’Amérique d’abord dans le Delaware puis dans le Midwest.

On retrouve également une diaspora suédoise importante au Chili, arrivée au 19e siècle à la recherche d’une meilleure vie, ainsi que dans les pourtours de la mer Baltique, reliquats des possessions de l’Empire Suédois du 17e siècle. Mais dès l’entre-deux-guerres, le nombre de migrants rejoignant la Suède dépasse les départs. Au lendemain de la guerre, les premières migrations de travail concernent des Finlandais, Danois et Norvégiens. Viendront plus tard des travailleurs yougoslaves, turcs et grecs. À partir des années 1970, ce sont surtout des réfugiés qui constitueront les migrants arrivés en Suède : Chiliens, Syriens, Irakiens, Iraniens, Albanais, Bosniaques, Kurdes et même une dizaine de milliers d’Américains fuyant la conscription lors de la guerre du Vietnam ! Aujourd’hui, près de 17 % des résidents suédois sont nés à l’étranger. Cette carte nous montre leurs origines.

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